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Restructuration des exploitations allaitantes à l’horizon 2035 Une fracture en 2014 ?

En l’absence de politique de filière structurelle dynamique, le renouvellement des structures allaitantes de ces dernières décennies s’est surtout fait grâce à l’arrivée d’éleveurs laitiers, avec un taux d’installation pure très faible. D’ici 2014, l’apparente stabilité du nombre d’exploitations risque de se briser avec un pic de départs à la retraite notable, qui présage d’importantes évolutions à venir dans cette filière allaitante.

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Le secteur allaitant devrait enregistrer un pic de départ à la retraite
vers 2014, contre 2015-2020 pour le secteur laitier, selon
l'Institut de l'élevage.  (© Terre-net Média)

L'analyse des dynamiques démographiques au sein de la population des chefs d’exploitation d’élevage allaitant est très différente de celle des chefs d’exploitation d’élevage laitier (lire ici). En premier lieu parce que cette population est d’abord plus hétérogène car « depuis l’instauration des quotas laitiers, la politique laitière française a favorisé l’arrêt d’activité des plus petites exploitations dont les références ont été reprises ou redistribuées aux exploitations moyennes », explique Christophe Perrot, ingénieur au département économie de l'Institut de l’élevage.

De fait, c’est surtout le flux des chefs d’exploitations d’élevage laitier vers des exploitations allaitantes qui a permis de soutenir le renouvellement des structures ces dernières années. « Et les exploitations laitières de demain devraient continuer à être issues, même après les quotas, des exploitations laitières actuelles. » Pour rappel, entre 2000 et 2007, 3900 éleveurs laitiers ont choisi l’élevage allaitant (avec 45 vaches de moyenne).

À l’inverse, l’élevage de vaches allaitantes ne présente pas les mêmes contraintes et n’a pas non plus, connu les mêmes politiques structurelles. En conséquence, il n’y a donc pas de population type, contrairement à l’élevage laitier.

La moitié des élevages concentre 78 % du cheptel

Ainsi, à côté d’un « noyau dur » d’exploitations (48 % des 128.000 détenteurs) dont l’activité d’élevage est centré sur l’élevage allaitant (parfois bovins viande-ovins viande) de taille conséquente (plus de 20 VA) et qui gérait, en 2007, 78 % des vaches allaitantes françaises (à 80 % chez les plus de 40 VA), on trouve :

Ainsi, pour proposer des scénarii tendanciels à l’horizon 2035, l’Institut de l’élevage s’est concentré sur ces exploitations du « noyau dur », c’est-à-dire d’élevage allaitant dominant, avec un troupeau de plus de 20 vaches, « car ces  éleveurs expliquent la dynamique du cheptel vaches allaitantes et en particulier le rebond observé au niveau national depuis 2003 ».

De fortes évolutions attendues après 2014

Ainsi, les 3.900 éleveurs laitiers qui ont choisi l’élevage allaitant entre 2000 et 2007 ont compensé sur cette période « 40 % des arrêts d’exploitation ou abandons d’élevage en nombre d’exploitation et 24 % en nombre de vaches ». D’où la très faible diminution apparente (-0,8 % par an) du nombre des exploitations de ce noyau dur.

Autre distinction par rapport au secteur laitier : « l’essentiel des chefs d’exploitation en place s’est installé entre 1980 et 1990 et non entre 1980 et 2000 ». Il est donc logique de trouver un pic de départ à la retraite plus tôt qu’en élevage laitier, d’ici 2014 contre 2015-2020. « Sans atteindre la situation des farmers anglais, cette situation inhabituelle présage de fortes évolutions pour la période suivante », conclue Christophe Perrot.

 

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